Histoire de l'Ikebana
L'ikebana n'est pas né en une seule fois. Comme tant d'autres créations humaines, il est arrivé à l'art achevé que nous connaissons aujourd'hui en passant par de nombreuses étapes, et il est bien difficile de dire laquelle de ces étapes a été le véritable acte de naissance de l'ikebana.
Ainsi, on peut remonter aux premières offrandes de fleurs dans les temples bouddhistes et donc à l'arrivée du Bouddhisme au Japon autour du VIe siècle. Peut-être avant cela encore, il semblait de coutume de disposer des fleurs devant les habitations à certaines époques de l'année en signe de protection. L'art floral bouddhique jetterait toutefois les premières bases de ce qui deviendra plus tard l'ikebana : un certain symbolisme et une codification des compositions.
Au XVe siècle, une étape importante semble franchie lorsque l'arrangement floral sort de la sphère du sacré. L'architecture « shoin » qui se développe à cette époque prévoit dans certaines pièces une alcôve décorative, le tokonoma. On y accrochait des calligraphies puis, progressivement, un arrangement floral. L'ikebana commença alors à se propager parmi la classe aisée, et l'on développa des compositions spécifiques pour certains évènements de la vie laïque (fête des jeunes filles, fête des garçons...). Des traités sont publiés tels le « Sendenshô » en 1449, ou en 1542 le « Senno Kuden » de Senno Ikenobo, fondateur de l'école Ikenobo. Vers la même époque se développa l'art de la cérémonie du thé, sous l'impulsion de Sen no Rikyû (1522-1591) et on commença à intégrer une composition d'ikebana dans le décorum de la cérémonie du thé. Le style nageire (fleurs jetées dans un récipient) lui est souvent attribué.
A partir du 17e siècle, le Japon entre dans l'époque d'Edo (1603-1868), une longue période de paix et d'enrichissement des classes bourgeoises. L'ikebana se popularise, devient accessible aux femmes et devient même un des arts à connaître pour les jeunes filles de bonne famille. Les écoles se multiplient alors et les compositions se diversifient fortement. L'ikebana, en tant qu'art autonome, est probablement né à cette époque.
La restauration de 1868, l'ouverture à l'Occident et la grande marche vers la modernisation ont porté un coup d'arrêt à l'ikebana. Il résista néanmoins mais un peu figé dans les acquis et les règles du passé.
Au début du XXe siècle, quelques jeunes maîtres se lancèrent dans un mouvement de renouvellement de l'ikebana. En 1927, Sofu Teshigahara (1900-1979) créa sa propre école : Sôgetsu. Il était lui-même peintre et l'ikebana était pour lui avant tout une forme d'expression artistique. Il s'efforça de le faire sortir du rang d'art mineur où il était cantonné, pour l'élever à celui d'Art à part entière. Pour reprendre ses propres mots, il s'agissait de faire sortir l'ikebana du tokonoma. Son école grossit rapidement et devint la troisième du pays, après Ikenobo et Ohara, cette dernière créée vers la même époque.
Après la guerre, Hoûn Ohara et Sofu Teshigahara organisèrent conjointement des expositions et l’un comme l’autre contribuèrent fortement à développer l’ikebana et à le transformer en une forme d’expression artistique parfois avant-gardiste, proche de la sculpture et de l’installation.
Aujourd'hui, l'ikebana demeure extrêmement dynamique. Il est largement sortit des frontières de l'archipel et il se trouve aussi confronté à d'autres sources d'art floral. De ces confrontations, de ces multiples sources d'influences, il est difficile de savoir ce que deviendra l'ikebana...
Ainsi, on peut remonter aux premières offrandes de fleurs dans les temples bouddhistes et donc à l'arrivée du Bouddhisme au Japon autour du VIe siècle. Peut-être avant cela encore, il semblait de coutume de disposer des fleurs devant les habitations à certaines époques de l'année en signe de protection. L'art floral bouddhique jetterait toutefois les premières bases de ce qui deviendra plus tard l'ikebana : un certain symbolisme et une codification des compositions.
Au XVe siècle, une étape importante semble franchie lorsque l'arrangement floral sort de la sphère du sacré. L'architecture « shoin » qui se développe à cette époque prévoit dans certaines pièces une alcôve décorative, le tokonoma. On y accrochait des calligraphies puis, progressivement, un arrangement floral. L'ikebana commença alors à se propager parmi la classe aisée, et l'on développa des compositions spécifiques pour certains évènements de la vie laïque (fête des jeunes filles, fête des garçons...). Des traités sont publiés tels le « Sendenshô » en 1449, ou en 1542 le « Senno Kuden » de Senno Ikenobo, fondateur de l'école Ikenobo. Vers la même époque se développa l'art de la cérémonie du thé, sous l'impulsion de Sen no Rikyû (1522-1591) et on commença à intégrer une composition d'ikebana dans le décorum de la cérémonie du thé. Le style nageire (fleurs jetées dans un récipient) lui est souvent attribué.
A partir du 17e siècle, le Japon entre dans l'époque d'Edo (1603-1868), une longue période de paix et d'enrichissement des classes bourgeoises. L'ikebana se popularise, devient accessible aux femmes et devient même un des arts à connaître pour les jeunes filles de bonne famille. Les écoles se multiplient alors et les compositions se diversifient fortement. L'ikebana, en tant qu'art autonome, est probablement né à cette époque.
La restauration de 1868, l'ouverture à l'Occident et la grande marche vers la modernisation ont porté un coup d'arrêt à l'ikebana. Il résista néanmoins mais un peu figé dans les acquis et les règles du passé.
Au début du XXe siècle, quelques jeunes maîtres se lancèrent dans un mouvement de renouvellement de l'ikebana. En 1927, Sofu Teshigahara (1900-1979) créa sa propre école : Sôgetsu. Il était lui-même peintre et l'ikebana était pour lui avant tout une forme d'expression artistique. Il s'efforça de le faire sortir du rang d'art mineur où il était cantonné, pour l'élever à celui d'Art à part entière. Pour reprendre ses propres mots, il s'agissait de faire sortir l'ikebana du tokonoma. Son école grossit rapidement et devint la troisième du pays, après Ikenobo et Ohara, cette dernière créée vers la même époque.
Après la guerre, Hoûn Ohara et Sofu Teshigahara organisèrent conjointement des expositions et l’un comme l’autre contribuèrent fortement à développer l’ikebana et à le transformer en une forme d’expression artistique parfois avant-gardiste, proche de la sculpture et de l’installation.
Aujourd'hui, l'ikebana demeure extrêmement dynamique. Il est largement sortit des frontières de l'archipel et il se trouve aussi confronté à d'autres sources d'art floral. De ces confrontations, de ces multiples sources d'influences, il est difficile de savoir ce que deviendra l'ikebana...